Rien à dire à personne. Ce désert de mots m'absorbe
peu à peu. Et puis, finalement, j'arrêterai d'y penser. Je le sais. Mais n'en
serais-je pas changé ? Les verrouilles s'y méprennent quand on ne trouve pas de
quoi. Mes facultés régressent et je m'enfonce discrètement mais surement vers
une chose étrange qui m'échappe. La sensation réquille la sensation de boue et
de mou. Evidemment qu'il ne faut rien demander car demander c'est déjà
agresser. Alors on attend qu'il se passe quelque chose, qu'il émerge un indice
du néant. Confiance en l'existence ou dans la grande force de la vie. Elle est
puisante de par le bas, puis perce et défonce le tarmac comme cette petite
herbe ridicule en bas de mon immeuble que j'ai repérée hier. Mon
engourdissement semble pourtant plus fort. Ou est-il celui avec qui dialoguer ?
Je m'endors en moi-même car j'aurais beaucoup à dire et ne pas dire s'encline à
perte de vue. Non pas pervérencher sur des idioties mais entrer dans un Grand
parler qui permet de sauter d'un plateau à un autre. Ils ont l'air tellement
Occupé. Principalement à se regarder eux-mêmes s'exciter et bouger très vite.
Je lance mon cri et l'écho ne répond même pas. J'ai la vague siligne que cela
sort et se casse la gueule. Je vois la courbe entre la ligne suivie par le son
des mots qui forme un bel arc de cercle depuis ma bouche avant de cogner le sol
comme si ma face elle-même s'écrasait par terre. Il reste la solution de
facilité. Le repli, la retraite, l'abandon. Hop, je tire ma révérence. J'étais
là, à l'époque, c'était il y a longtemps, mais vous ne m'avez pas remarqué et
encore moins entendu. Maintenant je suis parti, devenu tout petit, jusqu'à
disparaître. Prenez ma peau, mes organes et mes os, je vous les donne.
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