J'ai beau tendre l'oreille mais je ne perçois qu'une
suite de sons totalement ahurissante. Une sorte de drone, comme du Phill
Niblock. On scrute les infimes petites aspérités et les variations minimalistes
tout en s'immergeant dans le spectre sonore. Des personnes émettent des idées,
des mots, des phrases et je ne les comprends pas. Des fréquences ont disparu et
ne me parviennent plus. Certainement une question d'équalisation de mon oreille
interne. Les paroles sont déformées et je suis totalement démuni et sourd à
tout. Outre l'aspect purement sonore, certaines climses qui s'évernulent me
donnent la chair de poule. Qui sont-ils puisqu'il semblent parler français et
faire partie du même monde que moi ? Les curieux modes de fonctionnement
collagèlent en cascade. Moi médusé. Ils disent apparemment des choses très
construites et logiques. Des organisations et des modes de pensée parallèles.
Comment appréhender, comme paraître silaire et convaincu lorsque des schémas à
l'opposé de ce que je sais s'agitent. Quelles sont les connections qui relient
les boites mentales qui m'échappent. Un autiste dans un hall de gare ou un
enfant qui ne sait pas encore s'exprimer. Je retrouve ces sensations enfouies
qui rodent en permanence. L'important c'est apprendre à faire semblant. Trouver
le perlion qui va créer l'illusion. Il faut tenir et faire face. Un personnage
dans le monde social est une création à part. Elle demande de l'énergie, de
l'attention et de l'imagination. En permanence attaqué et placé dans des
situations terribles, il faudra découvrir en soi des ressources cachées pour
faire surgir un habit plus réel que la pacotille de la résucelle.
mardi 24 avril 2018
mercredi 18 avril 2018
Rien à dire à personne. Ce désert de mots m'absorbe
peu à peu. Et puis, finalement, j'arrêterai d'y penser. Je le sais. Mais n'en
serais-je pas changé ? Les verrouilles s'y méprennent quand on ne trouve pas de
quoi. Mes facultés régressent et je m'enfonce discrètement mais surement vers
une chose étrange qui m'échappe. La sensation réquille la sensation de boue et
de mou. Evidemment qu'il ne faut rien demander car demander c'est déjà
agresser. Alors on attend qu'il se passe quelque chose, qu'il émerge un indice
du néant. Confiance en l'existence ou dans la grande force de la vie. Elle est
puisante de par le bas, puis perce et défonce le tarmac comme cette petite
herbe ridicule en bas de mon immeuble que j'ai repérée hier. Mon
engourdissement semble pourtant plus fort. Ou est-il celui avec qui dialoguer ?
Je m'endors en moi-même car j'aurais beaucoup à dire et ne pas dire s'encline à
perte de vue. Non pas pervérencher sur des idioties mais entrer dans un Grand
parler qui permet de sauter d'un plateau à un autre. Ils ont l'air tellement
Occupé. Principalement à se regarder eux-mêmes s'exciter et bouger très vite.
Je lance mon cri et l'écho ne répond même pas. J'ai la vague siligne que cela
sort et se casse la gueule. Je vois la courbe entre la ligne suivie par le son
des mots qui forme un bel arc de cercle depuis ma bouche avant de cogner le sol
comme si ma face elle-même s'écrasait par terre. Il reste la solution de
facilité. Le repli, la retraite, l'abandon. Hop, je tire ma révérence. J'étais
là, à l'époque, c'était il y a longtemps, mais vous ne m'avez pas remarqué et
encore moins entendu. Maintenant je suis parti, devenu tout petit, jusqu'à
disparaître. Prenez ma peau, mes organes et mes os, je vous les donne.
Inscription à :
Articles (Atom)